Elodie Mattelin - Naturopathe à Rumilly

Le lymphœdème

Le lymphoedème

 

 INTRODUCTION

La découverte de l’anatomie humaine ainsi que la compréhension de sa physiologie ont été depuis la nuit des temps des terrains de recherche et d’étude. Rétrospectivement, la découverte du système lymphatique mais surtout son fonctionnement et son rôle ont été pris en considération par le monde scientifique que récemment. L’insuffisance lymphatique touche 250 millions de personnes dans le mondeet il y a 5000 nouveaux cas par an de lymphœdèmes secondaires consécutifs à un cancer du sein en France. Ces chiffres sont probablement sous-estimés du fait qu’à notre époque il n’y a pas de consensus mondial sur la définition, les méthodes de diagnostic ou la classification des lymphœdèmes. Malgré tout, le monde scientifique s’accorde à dire que le lymphœdème est une pathologie handicapante impactant le quotidien.

Notre société évolue avec ses bons et mauvais côtés. Cependant des problèmes socio-économiques induisent des phénomènes de rentabilité, d’efficacité, de performance, de perfection dans tous les domaines de la vie (travail, apparence physique, relationnel, familial, sexuel…). Ces contraintes peuvent amplifier la souffrance déjà ressentie Alors comment bien vivre au 21e siècle avec un lymphœdème ? Est-ce que l’accompagnement naturopathique peut aider les personnes souffrant d’un lymphœdème à limiter son évolution et les aider à mieux vivre au quotidien avec cette pathologie ?

Ce sont les questions auxquelles ce mémoire va tenter de répondre avec dans un premier temps l’étude du système lymphatique selon la littérature médicale et scientifique. Puis la physiopathologie* du lymphœdème secondaire sera abordée ainsi que les répercutions humaines et les traitements proposés à ce jour.

Dans un deuxième temps, le lymphœdème secondaire sera vu au travers de l’étude du cas de Mme Guibolle. Des outils naturopathiques seront proposés pour l’aider à atteindre son objectif.

 

 

 PARTIE 1 : Revue de la littérature médicale et scientifique sur le lymphœdème secondaire


 

  1.  Définition et étiologie* du lymphœdème

Le lymphœdème (LO) est une maladie chronique marquée par une accumulation liquidienne dans les tissus interstitiels*. Il peut être présent sur toute partie du corps possédant un réseau lymphatique. Il se caractérise par une augmentation volumétrique du membre atteint et par un œdème* riche en protéines. Il existe des lymphœdèmes primaires et des lymphœdèmes secondaires.


 

       1. Le lymphœdème primaire (LOP)

Le lymphœdème primaire est la conséquence d’une mauvaise formation du réseau lymphatique le plus souvent due à une mutation génétique (plusieurs gènes sont incriminés suivant les maladies de Milroy, de Meige ou autres. Cette altération ne permet plus un fonctionnement optimal du réseau lymphatique local. Suivant l’importance de la malformation le LOP peut apparaître dès la vie utérine. Il est répertorié dans les maladies rares. D’après l’étude du Dr COUPE M, angiologue, « lymphœdème des membres inférieurs » les femmes sont touchées dans 2/3 des cas. Il est dénombré 11,5 cas par million d’habitants de moins de 20 ans.


 

  1.  Le lymphœdème secondaire (LOS)

Le lymphœdème secondaire est la conséquence d’une destruction partielle du réseau lymphatique. Ceci peut être dû à une cause iatrogène*, infectieuse, chirurgicale, traumatique, à la filariose* ou à l’évolution d’une insuffisance veineuse chronique.

 


 

  1.  épidémiologie du lymphœdème secondaire

Dans les paragraphes suivant l’épidémiologie a été abordée en fonction des différentes étiologies du LOS grâce aux informations apportées par l’étude du Dr COUPE M et par la thèse du Dr TAIB ABDELALI O.


 

1. Cause : cancer ou/et traitement oncologique

Cette pathologie lymphatique est la conséquence majeure des cancers avec curage ganglionnaire* dans 6 à 25%. Le LOS des membres supérieurs est la résultante du traitement du cancer du sein alors que celui des membres inférieurs est la suite des cancers de la région pelvienne. Cette pathologie est la conséquence des cancers utérins et ovariens dans 20-40% des cas et dans 36% des cas après un cancer vulvaire.

Chez les hommes, le cancer ou son traitement, induisent un LOS dans 8-39% des cas de cancer de la prostate ou des testicules, ainsi que dans 50% des carcinomes* péniens

  1.  Cause : lésion chirurgicale

Même s’il est avéré que le LOS peut être la conséquence d’une opération chirurgicale comme une saphènectomie*, très peu de chiffres ont été avancés sur leur prévalence*.
 

  1.  Cause : infection récurrente*

Les infections récurrentes*, principalement streptococciques* (érysipèle, lymphangite) se font sur un terrain d’insuffisance veineuse. Ces pathologies créent une altération du réseau veineux et lymphatique débouchant sur une aggravation de l’insuffisance veineuse et sur la naissance d’un LOS (dans 70% des cas pour les érysipèles)


 

  1. Cause : insuffisance veineuse chronique 

 Selon la thèse de Mr TAIB ABDELALI, moins de 10% des LOS sont la conséquence d’une insuffisance veineuse chronique.


 

  1.  Cause : filariose*

D’après les sources citées précédemment, la filariose est la cause la plus fréquente des LOS dans le monde. En effet 90 millions à 120 millions de personnes en sont atteintes dont les 2/3 en Inde, en Indonésie et en Chine.


 

  1.  Cause : traumatisme

Le traumatisme orthopédique peut être à l’origine d’un LOS de plusieurs façons. Tout d’abord le traumatisme peut en lui-même altérer le réseau lymphatique. Ensuite l’immobilisation, peut être à l’origine d’une thrombose veineuse* profonde pouvant laisser des séquelles veino-lymphatiques. Enfin la chirurgie peut altérer les systèmes artério-veino-lymphatiques par le geste opératoire et dans la revascularisation. Aucuns chiffres sur la prévalence* de cette étiologie n’ont été trouvés.

Le chapitre suivant rappelle succinctement l’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire et plus en détails le système lymphatique.


extrait du mémoire d'Elodie Mattelin sur l'accompagnement naturopathique de Mme Guibolle atteinte d'un lymphoedème secondaire à une saphénectomie

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